Qu’est-ce-que la fracture du boxeur ?
Fracture fréquente chez les boxeurs, la fracture du métacarpien est l’une des blessures les plus courantes dans le domaine de la discipline pugilistique. Qu’est-ce-que la fracture du boxeur ? Quels sont ses symptômes ? Comment la soigne-t-on ? Peut-on l’éviter ? Quels sont les boxeurs célèbres ayant souffert de cette affection ?
Qu’est-ce-que la fracture du boxeur ou fracture du 5e métacarpien ?
Pour mieux comprendre ce qu’est la fracture du boxeur, commençons par un petit récapitulatif d’anatomie. La main est composée de 3 grandes parties :
- les phalanges, qui sont les os des doigts,
- les carpes, qui se trouvent au bas de la paume, au niveau des poignets,
- et les métacarpiens, qui relient les phalanges aux carpes, et qui se situent au niveau de la paume de la main.
La fracture du boxeur désigne la fracture du 5e métacarpien, c’est-à-dire de celui qui se trouve au niveau de l’auriculaire, plus communément appelé “le petit doigt”. Cette fracture résulte d’un choc du col du métacarpe sous l’auriculaire.
Pourquoi appelle-t-on cette blessure la “fracture du boxeur” ?
Cette blessure du 5ème métacarpien est souvent la conséquence d’un choc contre le poing fermé, que l’on relie donc aux coups portés en boxe. Tous ceux qui se blessent ainsi ne se blessent pas lors d’un combat de boxe, mais c’est une blessure courante dans le domaine. Il existe toutefois des blessures semblables, comme la fracture de la diaphyse du métacarpe ou la fracture de la base de l’auriculaire, qu’il ne faut pas confondre avec la fracture du boxeur.
Quels sont les symptômes de la fracture du boxeur ?
La fracture du boxeur, en plus d’être douloureuse, peut :
dévier les phalanges des doigts,
faire gonfler les doigts et la main et créer un oedème durable,
empêcher l’auriculaire (le petit doigt) d’effectuer ses mouvements habituels.
Comment diagnostique-t-on la fracture du boxeur ?
Le diagnostic de la fracture du boxeur repose sur l’examen clinique en cabinet et sur une radiographie de la main. Lors de l’examen clinique, le médecin évalue la douleur du patient et vérifie la capacité de rotation de la main et des phalanges. Puis, le patient passe une radiographie et celle-ci confirme ou informe l’hypothèse première. Parfois, le médecin prescrit un scanner supplémentaire afin d’optimiser son évaluation.
Comment soigner la fracture du boxeur ?
Tout dépend de la gravité de la fracture. Le traitement peut prendre différentes formes selon la sévérité de la fracture :
port d’une attelle,
rééducation,
intervention chirurgicale (suivie ou non de rééducation).
La fracture du boxeur peut-elle guérir d’elle-même ?
Non, la fracture du boxeur ne peut pas guérir spontanément. Qu’elle soit sévère ou superficielle, une fracture doit absolument être traitée correctement afin d’éviter toute aggravation. Une fracture non soignée, qu’il s’agisse de la fracture du boxeur ou d’une autre fracture, peut dégénérer en pseudarthrose (l’os n’est pas consolidé et alors les mouvements sont impossibles et cela peut fragiliser les articulations adjacentes) ou bien consolider à l’envers et il faudra alors re-casser l’os consolidé pour le remettre dans le bon chemin et le souder à l’os correspondant.
Combien de temps faut-il pour réparer la fracture du boxeur ?
Le temps nécessaire à la réparation de l’os et à sa consolidation dépend de la sévérité de la fracture. On observe généralement un délai allant de 4 à 8 semaines avec une moyenne de 6 semaines. Les professionnels de santé évaluent la consolidation de l’os à l’aide de radiographies et estiment de la capacité du patient à reprendre ses différents types d’activités en fonction des résultats de l’imagerie.
Voici les délais moyens observés pour la reprise des différentes activités les plus courantes après une fracture du boxeur :
Type d’activité | Délais moyens observés avant la reprise |
---|---|
Travaux sédentaires | quelques jours (à condition que la main soit tenue en écharpe) |
Travaux manuels lourds | 8 semaines |
Conduite d’un véhicule | 2 semaines |
Poinçonnage full contact | 5 mois |
Attention, toutefois, certains facteurs peuvent allonger le délai de consolidation de l’os, comme :
- le diabète,
- la prise de corticoïdes,
- un âge avancé,
- le tabagisme,
- une maladie des os (arthrose, ostéoporose etc…),
- survenue d’une infection (en cas de blessure infligée à la main qui aurait frappé les dents de l’adversaire par exemple).
Comment prévenir la fracture du boxeur ?
Si l’on ne peut pas complètement éradiquer le risque de blessure, il existe néanmoins quelques précautions à prendre et quelques bonnes pratiques à mettre en place :
- s’échauffer suffisamment, que ce soit avant un entraînement ou une compétition, afin de préparer et de flexibiliser les articulations,
- combattre contre des boxeurs de la même catégorie,
- porter des gants à la taille appropriée,
- bander ses mains sous les gants,
- peaufiner ses techniques de défense afin de se protéger contre les coups,
- s’entraîner suffisamment et convenablement et apprendre les techniques de frappe appropriées (qui ne nécessitent pas l’intervention des 4e et 5e métacarpes).
Quels boxeurs célèbres ont souffert de la fracture du boxeur ?
Nombreux sont les boxeurs célèbres à avoir subi une fracture du métacarpe :
- Floyd Mayweather Jr.: en 2015, lors de son combat contre Manny Pacquiao.
- Sugar Ray Leonard : à plusieurs reprises au cours de sa carrière.
- Joe Frazier : en 1974, lors de son combat contre Muhammad Ali.
- Mike Tyson : en 1997, lors de son combat contre Evander Holyfield.
- Oscar De La Hoya : en 1999, lors de son combat contre Felix Trinidad.
- Juan Manuel Marquez : en 2008, lors de son combat contre Manny Pacquiao.
- Sergio Martinez : en 2012, lors de son combat contre Julio Cesar Chavez Jr.
- Amir Khan : en 2012, lors de son combat contre Danny Garcia.
- Gennady Golovkin : en 2016, lors de son combat contre Kell Brook.